Champs-contrechamps: Odile Lacoste

3 mars 2011

Odile Lacoste

Guignol tire. Un crocodile est au bout du fil.
Sans crainte, Guignol le décroche, l'embrasse sur le nez et le pose à ses côtés.
Tous les enfants trépignent de joie.
Guignol tire sans crainte et décroche. Odile est au bout du fil.
Guignol se tire, se pose sur le fil et croque Odile, sans crainte que les enfants le décrochent.
Guignol tire sur le crocodile au bout du fil, une dernière fois, histoire de.

3 commentaires:

saravati4 mars 2011 à 23:27
Oh, quel joli conte !
Le livre, il coste combien ?
Petite question : est-ce qu'Odile a une doublure ?
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Moons5 mars 2011 à 22:02
Tu veux dire qu'Odile en croque ?
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D. Hasselmann6 mars 2011 à 11:48
Dans le marigot, Odile se fait appeler Martine (son nom : Tinette).
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Carnet de correspondance

Moons, vous ne ferez jamais rien de bon dans la vie

Depuis toute petite, je ronge mes crayons et mes ongles, c'est dire.
Dans la classe, je respirais les encriers et j'avais jamais mon ardoise.
J'avais manqué l'école, et sur mon cahier la maîtresse avait noté, en jambages écarlates, à la rubrique "conjugaison" : Plus-que-parfait. J'en avais d'abord nourri une autosatisfaction que je trouvais légitime, avant de comprendre, ce qui n'était pas mon fort, que les temps se multipliaient comme des chiures de mouche.
Il y avait donc un temps pour tout.
Le présent était imparfait, le passé simple, composé ou antérieur. Les subjonctifs, les gérondifs, les impératifs, les conditionnels. Déjà, on me mélangeait les crayons.
Je suis. J'étais. Je serai. J'aurai fu. J'eusse pu futer. Si je l'eusse été un peu plus. Et aujourd'hui, je ne discuterais peut-être pas avec n'importe qui !