22 décembre 2010

C'est Noël, c'est cadeau

27 caramels à 1 € coûtent 27 €.
2 livres à 15 € coûtent 30 €.
4 stylos-plumes à 5,60 € coûtent 22,40 €.
Après avoir rangé les nombres décimaux, extrait les parties entières des fractions, écrit les grands nombres en utilisant les puissances de 10 en chiffres romains et acquis les notions de proportionnalité, replacé les mots dans leur contexte et tenté d'associer les débuts et fins de phrases (début = commencement et fin = fin), vous me ferez 100 lignes de caramels.

20 décembre 2010

2, rue Louis Boilly 75016 PARIS

Le grand-grand-grand papa de Julie vient de repeindre sa cuisine.
Julie était occupée à draguer sur Facebook et n'a pu de ce fait libérer de précieuses minutes de chatteries pour donner la main au pauvre aïeul de son géniteur (artificiel, devait-elle l'apprendre de la bouche dégoûtée d'un employé de chez Truffaut du Quai de la Gare (station Quai de la Gare de la ligne 6 de la RATP, dernier métro à 1 h et plus tard les samedis, mais se connecter auparavant au http://www.ratp.fr/informer/trafic/trafic.php est préférable au vu de la météo et des ennuis de signalisation capricieux comme des Castafiore), papa obligé par là-même à devoir entreprendre une discussion eurotico-cartobancaire avec la caissière de chez Casto, ladite hôtesse de caisse (fort sexy au demeurant, pour qui aime les hôtesses de caisses enceintes d'une nouvelle gamme MC 40 de chez Cabasse dont le mari bosse chez Bose) et à acheter 11 kg de peinture à 17 € le kg, un rouleau à 3,92 € et pour 15,58 € de fournitures diverses et variées.
À combien lui revient la mise en état de sa cuisine ?
Un peintre lui aurait demandé 206 € pour faire ce travail.
Quel est le montant de l'économie réalisée par le papa de Julie, si cette petite gourde avait su au bon moment se souvenir qu'elle n'était qu'un coup de pinceau perpétré par une nuit sans lune, par un Eugène sous le charme de sa Berthe ?

27 novembre 2010

Au placard

La maîtresse vient d'en être informée, les enfants, ces excroissances dont la nature a cru devoir vous doter au jour de la première heure de la première seconde du premier nano instant de votre premier cri, ces manifestations de votre moi tapi derrière votre quant-à-soi tremblotant (voire inerte) devront, dès tout de suite, passer par la moulinette de la circulaire qui circule sous les dehors rentrés de vos circonvolutions encrassées : va falloir tout remettre en ordre.
Vos bouches, vos crayons, vos oreilles, vos doigts (auriculaire en particulier), vos langues et autres plumes.
Il y a des placards numérotés dans le couloir :
- les haricots et les petits pois : placard n° 1 (ne confondez pas avec vos chaussures de marche).
- les lentilles (de contact) : placard n° 2. Avec les lunettes des affligés de double vue.
- les champignons hallucinogènes : placard n° 3, avec les boîtes de Coca, ce qui devrait laisser largement de quoi faire.


Pour ceux qui ne trouveraient pas à se ranger, le placard n°4 accueille les pièces de monnaie.


19 novembre 2010

A contresens

Le sens propre, contrairement à ce que l'on peut se figurer, n'est ni nettoyé, ni rasé de frais, ni même un sens qui serait l'apanage d'une personne soigneuse. Ce serait manquer de sens commun que de croire que le sens, quand il n'est pas soigné, pourrait se satisfaire d'être réduit à un simple système récepteur.
Le sens figuré, commun à bien des espèces, n'appartient pas à une personne ou à une chose, ou à un animal. Le sens figuré s'en lave les mains, ça tombe sous le sens, il fait des phrases agréables à l'oreille, il rhétorique, il métaphore, il batifole, il se vautre dans la soue, il se nourrit d'un rien, de tout.
Exemple :
Il avait cramé de vieux journaux, alors que Clara brûlait d'impatience de se voir apporter des nouvelles fraîches et un grand verre d'eau. Elle nourrissait pour lui une profonde amitié, et dans la vallée impénétrable, ils se réunissaient autour du feu. Elle avait les joues écarlates. Ils avaient le coeur bien lourd après avoir porté tous ces paquets. A force de raisonnement, ils décidèrent de se faire construire une maison, quand le ciel s'embraserait à l'ouest. C'est alors que l'entrepôt explosa.


Cela fit beaucoup rire le cochon.

10 novembre 2010

L'appa(dis)parition

Ca devait bien arriver. Ce n'est pas faute de vous avoir avertis : ne pas parler aux inconnus, ne pas accepter de bonbons sortis de dessous les imperméables, ne pas monter dans des voitures sans freins (sous peine de les ronger), i tuttti quanti.
La maîtresse a reçu la visite ce matin d'une pauvre mère éplorée, venue en stop de Baden-Baden (revoyez vos cartes), après être passée par Strasbourg où un brave camionneur prénommé Bébert, ému par sa détresse, l'a déposée aux portes de la capitale, non loin de la Maison de la Radio. Cette pauvre femme, ployant sous un sac à dos improbable a surgi à la porte de l'école, épuisée, le cheveu en bataille et nauséeuse après des heures passées à discuter avec des gaz échappés d'on ne sait quelle pompe à gasoil à deux balles.
Notre petit Christophe, redoublant émérite, a donc disparu.
Mais a-t-il vraiment disparu, hum ? Nous le connaissons bien.





29 octobre 2010

L'HTML

C'est les vacances, moment idéal pour se détendre, profiter à profusion de l'odeur de l'automne, des feuilles, des marrons (à ce sujet, je rappelle que la collecte est bien mince). Moment idéal, de surcroît, pour se familiariser avec les arcanes, au demeurant fort ludiques, d'une langue nouvelle, une langue chatoyante, émouvante, sautillante, pleine de détours, gazouillante à souhait. Maniant avec brio l'ouverture de parenthèses et la fermeture de balises, les <a href="URL">nom du lien</a>, ses 188 attributs de la version 4 sautillent allègrement de la rive très gauche du tâtonnement énervé mais étoilé à celle très droite du quant-à-soi étonné, voire dubitatif, voire agacé, voire sur le point de coiffer un entonnoir entonnant des chansons de quatre barbus ferrés et férus de quelque Caussimon ou Brassens, cette belle langue mérite, vraiment, un détour très attentif. Non contente d'agglomérer des structures en arbres et des éléments racines, des en-têtes et des corps, elle ouvre une voie vers les ondes de la navigation non dépourvue d'intérêt : le surf.


24 octobre 2010

Bafouille

Les bottes dérouillent, quand les arbres rouillent et que les feuilles pendouillent. Elles mouillent, comme des andouilles et s'arsouillent en patrouille avec les grenouilles en vadrouille, pendant que les niquedouilles mâchouillent et que les arsouilles magouillent et s'en mettent plein la fouille. Les andouilles bafouillent, bidouillent et bredouillent, quand les bottes mouillent. Les fripouilles gribouillent comme des nouilles et cafouillent quand les feuilles gazouillent et que les patrouilles font la tambouille et farfouillent. Tripatouillent, aussi, et souvent ratatouillent, à chacun sa bidouille. J'aime pas les embrouilles, pas plus que les carabistouilles et les barbouilles. Mais je me débrouille.

17 octobre 2010

Solution (très) volatile

Un cheval égale un oiseau. Quoi de plus logique ?
Quand un cheval égale un oiseau, n'est-ce-pas, un cheval égale une bêta L.
Et si un cheval égale une bêta L, la simplification s'impose.
Supprimons ce L. Ce qui nous donne, ô surprise : un cheva égale bêta.
Ce brave cheva, dictionnaire sous le bras, ramène sa fraise pour dire : "Mais, madame, je suis l'anagramme de vache, une bêta pi !".
Oui, mon petit, la bêta pi (simplifions) égale 1.


11 octobre 2010

Simplifions (donc) l'équation

disait le professeur (des écoles) de mathématiques, Pancrace Eusèbe Zéphyrin Brioché, à la veille des vacances. 
Pancrace Eusèbe Zéphyrin Brioché est un nouveau collègue. 
C'est étonnant, depuis le passage de l'inspecteur, il semblerait qu'il y ait sur l'école une petite brise, un vent, que dis-je, un vent, une tempête joyeuse, un doux zéphir de Canterbury Northwester et d'Euroclydon, des bouffées entêtantes, infusantes et inoculantes d'anémélectroreculpédalicoupeventombrosoparacloucycle.
Pour cette fois, il est autorisé de souffler.








5 octobre 2010

Gueule de bois

Après avoir voyagé de mètre pliant en équerre à angle ou double onglet (voire en fausse équerre), de compas qui trace des cercles en trusquin qui trace des parallèles, de pied à coulisse dans son épaisseur en égoïne à large lame, à dos, sauteuse ou circulaire, à guichet pour lui débiter des baguettes au petit déjeuner, après s'être frappé de marteau, de massette et de maillet, frotté aux râpes plates ou demi-rondes pour l'amincir et à un rabot pour l'aplanir, il décida de se mettre à niveau.
Et de ne plus réfléchir plus loin que le bout de son nez.




    

2 octobre 2010

r2DACTIOB

aLORS, hier ON a décidé D4ALLER  dan les bois. aveC MA MERE ET MON P7RE 5MA SOEUR 2TAIT restée A LA MAISON. ELLE sait pas A  Quoi elle A 2CHAPP2 !
ON A RENCONTR2 UN  bonome, avec des droels de GODAS et une KAN (et DES gR)s zieu et un piti né. Dézieu en dehors de sa t^te (ah, voilà !). Cété pire que ROCOUËL et qu'allo ouine.
Il a dit : Toiché ma boz, toiché ma boz, mon saigneur Monsieur Le Comte.
On a ru  LE TAN DE SE sauvée. UN VARI maitrzcl, mais UNS VRAI MIRacl !
Depiis je SUIE toubisar.
Cétou.
Achille Talon

29 septembre 2010

Orthopérologie

L'amante religieuse est un insecte de 1 m 60 à 1 m 80 de long, ce qui la classe parmi les espèces susceptibles d'écarter les ailes pour aboutir à la position dite "spectrale".
Sur la face intérieure des pattes avant, elle porte des yeux protubérants, qu'elle montre aux agresseurs en écartant ses cils quand elle veut les effrayer. Cet animal, venu de la nuit des temps, vêtu de bas-résille, ne connaît pas la robe de bure, pas plus que les voiles ni les neuvaines.  Elle n'est pas venimeuse. Néanmoins, ses piques peuvent parfois griffer.




27 septembre 2010

22

Nous avons reçu la visite, ce matin, des instances supérieures de l'Académie, pourvues du certificat d'aptitude à l'inspection (loi du 30 octobre 1886, art. 10 ; décret du 18 janvier 1887, art. 125), âgé de vingt-cinq ans révolus au moment de son inscription, ayant justifié de cinq ans d'exercice au moins dans les établissements publics d'enseignement supérieur, secondaire ou primaire, et pourvu de son certificat d'aptitude au professorat.
Ce que je n'hésiterai pas à nommer, avec toute la déférence et l'honneur qui m'ont été échus : un inspecteur.


Très impressionné par la propreté de la classe, par votre assiduité et par votre inextinguible besoin de vous enrichir, il a cependant, eu égard à la mixité, émis le souhait que vos lectures soient  quelque peu recadrées.
Aussi vous recommanderai-je, avec ce mercredi qui s'annonce une nouvelle fois désoeuvré, pour les garçons :


et pour les filles :

23 septembre 2010

Lamartine (1790-1869)

Martine a 56 ans aujourd'hui. Son papa, Marcel, 80 ans, se souvient :

- Martine, elle a commencé à la ferme, comme nous zôtes. Elle a pas pu s'empêcher de rêver à des trucs comme d'aller en voyage, au cirque, à la foire, au théâtre, au camping. Et même à l'école. On avait assez de souci avec la biquette et la récolte de patates qu'était bouffée avant d'êt' vendue, le toit qui s'effrite et l' Benoît qui en fiche pas une (y veut rentrer dans le désordre). Enfin, c'est vieux tout ça. Maintenant, l' principal c'est qu'elle sait faire le jardin, la cuisine et du vélo. Par chez nous, les vélos, c'est ben pratique pour faire les courses.

Aujourd'hui, Martine vit à Plurien, village des Côtes du Nord (Aodoù an Hanternoz, en langage autochtone, sis dans l'arrondissement de Saint-Brieuc, arrondissement de Pléneuf-Val-André, code postal 22240). Avec son mari, Adalbert, facteur, natif d'Arnac la Poste (sis en Haute-Vienne, arrondissement de Bellac, canton de Saint-Sulpice-les-Feuilles, code postal 87160, où subsistent encore de très beaux restes de  l'église Saint-Martial du douzième siècle, fortifiée au quinzième).
Ils vivent heureux et attendent un soixantième enfant.

16 septembre 2010

Que le (la ) petit (e) imbécile qui a laissé ce message ne dénonce pas les autres au prétexte futile (l'encre n'était pas sympathique) évoqué, après avoir jeté le contenu des encriers.

14 septembre 2010

De l'avis général

A l'instar du Tenancier, les élèves ne sont point oublieux.
La maîtresse vient de recevoir un message du petit Charles, posté de Londres, certes quelque peu brouillé par les difficultés de communication qui sévissent outre-Manche, mais qui lui réchauffe le cœur en ce début d'automne (pensez, les petits, à collationner les marrons pour les futures classes de travaux manuels).

Maicresse, heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage, écoute mon cœur qui pleure. Le soleil se lève à l'Est le dimanche. Les sanglots longs des violons de l'automne, je répète : les sanglots longs des violons de l'automne.

Quel curieux garçon, ce petit Charles. 

12 septembre 2010

Rusé renard

Antoine (Marie, Jean-Baptiste, Roger), a passé la journée à dissiper ses petits camarades en dispersant à travers la classe des aéronefs plus lourd que l'air et sans moteur, confectionnés par ses soins au moyen des pages de son carnet de notes (au demeurant maculé de graffiti) et lancés de la base de son pupitre.
Très fier, il a claironné à la récréation qu'un jour viendrait où ces projectiles seraient munis d'un dispositif leur permettant de décoller et de se poser sur l'eau, voire de transporter des lettres.
Je passe sur les cours de dessin, où il décline à l'infini le même animal. 


3 septembre 2010

Le livreur enlisé

Le liseur livre-t-il ce que le livreur lit ?
Le livreur ivre lit-il ce que le liseur dit qu'il a lu ?
Et quand il a lu, sait-il que liseur ivre l'a livré ?
Et le livre, sait-il que le livreur l'a livré et que le liseur ivre l'a lu ?
Et si le liseur n'avait pas été livré ? Et si le livreur n'avait pas été ivre, le liseur eût pu de rien avoir à lire et le livreur non plus.
Et si le liseur n'avait rien à lire, le livreur rien à livrer, le liseur eût put être livreur et le livreur s'arrêter de livrer pour s'asseoir un livre à la main.
A moins qu'ils ne s'enivrent.

31 août 2010

Les projets de devenir fou et l'écriture de romans réalistes ne sont pas inscrits au programme

Le petit Claude Lantier, non content d'avoir introduit, avec la complicité de son voisin Bukowski, un breuvage prohibé dans son cartable, fait pipi dans l'encrier de Cosette et s'être barbouillé la figure de suie, s'est encore distingué aujourd'hui par son incapacité en n'étant pas fichu d'orthographier correctement le mot pavot.

C'est assommant.



30 août 2010

Verbiage

Qu'il prenne la parole pour dite n'est un secret pour personne. Pourtant le verbe, tout bavard qu'il soit, a quelquefois des sujets très encombrants : les babillards, les jacasseurs, les jaseurs, les discoureurs, les tourdupoteurs, les enjoliveurs, les bègues, les muets, les chuinteurs, les zozoteurs et autres discoureurs qui ne cessent, à longueur de phrase, de lui seriner qu'il s'accorde.
Qu'il s'accorde en genre et en nombre, à tous les modes, tous les temps, comme s'il suffisait de mettre son pantalon sur la tête pour sortir avec son parapluie.
Qu'il peut être haut, assuré, sonore, autoritaire, rauque ou présomptueux, qu'il peut signifier l'action ou  l'état, qu'il peut être transitif, intransitif, actif, passif, réfléchi, réciproque ou passif.

Exemple : Aime-moi! Ces deux mots sont mes verbes suprêmes (Verlaine).




29 août 2010

Manque pas d'air

La ventilation est le résultat de la contraction cyclique permanente du diaphragme et d'autres muscles respiratoires.
Exemple :
Chaque fois que les enfants quittent les classes (récréations ou déjeuner), je dois ouvrir les fenêtres, car la ventilation est un des soins les plus recommandés (Frapié, Maternelle, 1904, p. 105).

21 août 2010

Pan, dans la lune.

En l'an de grâce 1598 du calendrier grégorien, un 22 mars, jour de Pâques, naquit Edith, à Nantes.
La petite Edith était précoce, ce qui laissait augurer une tournure d'esprit très vite orientée vers la repartie avant d'être arrivée. Aussi pouvait-on l'entendre, dès un plus jeune âge avancé (elle fut aussi affligée de pléonasmie sénile), proférer des sentences quelque peu ésotériques, voire nébuleuses, ce 22 mars, jour de Pâques de l'an de grâce 1598 étant inscrit avec une croix, une croix qui n'avait rien à faire là, selon les derniers relevés de la météo.
- Maman, c'est loin là où on va pas ? Je peux y aller avec toi, nulle part ?


19 août 2010

Q-u-a-n-d penses-tu ?

Lorsque, dans une phrase, [kεl] peut être transformé en [kil], en que lui ou en qu'eux, il s'écrit en deux mots : qu'elle ou qu'elles (qu'elle est équivalent à que elle, qu'elles est équivalent à que elles). Lorsqu'on peut remplacer quand par lorsque ou par à quel moment et dans l'expression quand même, on l'écrit q-u-a-n-d. On l'écrit qu'en lorsqu'il est équivalent à que en.

Exemple : qu'en (lorsque) tu auras lavé ta robe et attendu [kεl] sèche, donne-la à Madame Angèle, quel la repasse à quel moment elle aura le temps.

17 août 2010

Suffisait de demander

Par extraordinaire, le petit Richard DASSAULT (7 ans), 
vient d'avoir une réaction qui ne manquera 
pas de faire jaillir la lumière. 
Serait-ce l'ombre de l'amorce du commencement du miracle ?


16 août 2010

Calcul mental

Après un mois, le mystère demeure. 
Ce qui prouve qu'il ne fait pas les choses à moitié.
Il n'y aura donc pas de miracle.




14 août 2010

La terre est bleue

Ce matin un petit-gris
Du joli nom de Georges Louis
Sur la route cheminait
Quand Mistigri
Le héla
Holà, petit-gris
Ta frimousse est jolie
Mais cette couleur
N'en es-tu point las
Ah la la
J'avoue que cette queue
Fait interrogation
Suis-je un escargot
Un écureuil
Ou un nuage
Et moi crois-tu
Tantôt valet tantôt pouilleux
Tantôt Scaferlati
D'autres fois miteux
Que ne suis-je un champignon
Cueilli aux champs
Ou un melon après la pluie
Dis
Le café de mère l'oie est tout vert
Si nous allions sans plus attendre
Faire la fête à la couleur
Ce Pinot me semble être assez blanc
Pour nous noircir


12 août 2010

La phrâse

La phrase se résume de façon résumée, au demeurant assez simple : c'est une phrase.
La phrase, contrairement aux apparences, ne s'apprivoise pas en y mettant son grain de sel, encore moins en la truffant de mots, grammaticalement cohérents, scandant une mélodie encadrée de pauses.
Ordinairement comprise entre deux points, la phrase est formée de propositions en réunion et peut prendre quelquefois de drôles de tournures.
Exemple :
"Oserais-je observer, Monsieur, puisque vous m'en laissez le loisir, que je vous trouve un tantinet verbeux, usant de patois et de jargon incompréhensibles du commun, pour tenter de convaincre que quelques mots puissent, en dépit de toutes les circonvolutions acrobatiques dont vous les assortissez, au demeurant fort méritoires ( je dirais même quelque peu suicidaires et un rien provocatrices -une provocation, cela dit, qui n'apparaît ni vindicative ni goguenarde- mais au fond hardie) exprimer les non-dits ?"

6 août 2010

Mesures de capacité

Un jardin mesure 35 mètres de longueur sur 8 mètres de largeur. Son périmètre est égal à 43 mètres sur 2 mètres.
Sa surface (déduction faite de ce qui circonscrit le volume occupé et de l'étendue constituant la limite supérieure de la masse) est de 1 mètre carré X 35 X 8, soit 280 mètres carrés (grosso modo). Ce qui, par les temps qui courent, laisse une bonne marge de manœuvre, sachant qu'une salle de classe de 8 mètres sur 7 contient à grand-peine quelques centaines de grammes de mauvaise graine.
Considérant que le jardinier a consommé une bouteille d'un litre de vin qui revenait à 5 euros, que la bouteille vide et le bouchon valaient 0,50 euros, une bouteille qu'il a donc payée la peau des fesses, calculer le demi-périmètre du jardin, le prix du litre avant d'être mis en bouteille et le temps que met le jardinier à rapporter la consigne.


5 août 2010

Réaction en chaîne

Fruit du cumulonimbus calvus, l'orage est un agrume à forte extension verticale, dont on extrait des sucs en millions de tonnes servant à alimenter, par rafales transcendantes, nos cellules en vitamines C (attention : la vitamine C, sensible à la chaleur et à la lumière, peut avoir des effets secondaires néfastes : calculs, pluies diluviennes, vents violents et diverses perturbations non encore recensées).
Planté de clous de girofle, l'orage peut être un élément ornemental non dépourvu d'arôme, suspendu à un ciel de lit préalablement découpé en quartiers. Il faudra de préférence le choisir à la peau épaisse et rugueuse et d'un diamètre de quelques kilomètres pour lui permettre de déployer ses effluves de mandarine.
On veillera, à partir du 15 août, lors de la transhumance et de la première apparition de moutons suspects, à se munir d'un paratonnerre afin d'éviter les projections.

31 juillet 2010

Drôle de marché

Une poule pondit
La chérie
Sur une botte de radis
Une motte de beurre
Un petit pot de crème
Et un brin de persil

Une botte de radis
Mangea sans beurre
Une douzaine d'oeufs
Une motte de crème
Et un petit pot de persil

Une douzaine d'oeufs
Un jour jura
Ma foi
De se faire des radis
Et puis du beurre
Pour y semer du persil

Une motte de crème
A la botte des radis
Mit les oeufs
Dans un panier
Treize à la douzaine
A la fortune du pot


La base 2

Il lit. Il rêve. Il écrit le nombre deux dans son rêve, il l'a bien en tête et au bout des doigts. Il l'a bien derrière la tête, surtout.
Une boucle, une jambe, c'est simple un deux, comme un plus un. C'est le B.A. BA. Ça s'écrit tout seul.
A la pointe du cœur.

30 juillet 2010

Satisfecit

Les insectes, les autres aussi

L'âne-thon est une espèce de mammifère coléoptère, à pattes griffues, au nombre de quatre, dont il se sert pour nager.
Ce curieux animal, dont la taille peut atteindre plusieurs centimètres, n'a pas son pareil pour porter le bonnet.
Il se nourrit de bonnes feuilles, aussi le voit-on souvent à l'approche de septembre, frétiller du museau aux abords de porches numérotés du sixième arrondissement de la capitale de la France (Paris, Seine, 75).
Il se contente de peu sur le plan alimentaire et fait un excellent animal de compagnie (Equus asinus bibliobus).
Moins gras qu'on ne le croit, il contient 4 à 6 grammes de lipides, quand la saucisse de Strasbourg par exemple en affiche 25,4 en moyenne. C'est donc un ami peu calorique (150 kcal/100 grammes), et encore moins s'il s'agit d'un âne-thon au naturel.
Se méfier des contrefaçons : ânes-thons en miettes entre autres, qui risquent, à la longue, d'avoir une incidence fâcheuse sur la foi. De même que de quelques égarés des plateaux de télévision recueillant des dons pour la sauvegarde de l'espèce via des standards électroniques.

Un specimen récemment découvert par l'élève Toto tendrait cependant à prouver que l'espèce est en voie de mutation.

27 juillet 2010

La proposition subordonnée conjonctive

"Le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés."

Cette phrase comporte plusieurs propositions qui ont des statuts différents :
La proposition indépendante
Une proposition qui n'est pas dans un lien de dépendance avec une autre proposition est appelée proposition indépendante "Pythagore s'est peut-être gourré" est une proposition indépendante.
Cette proposition ne dépend d'aucune autre proposition, elle ne contient aucun terme dont dépendrait une autre proposition : c'est donc une proposition indépendante de notre volonté. Surtout si l'on considère que ledit Pythagore est né à Samos, l'île du fromage, ce qui ne le prédestinait pas a faire joujou avec des triangles, hors les quarts de Brie. Encore eût-il fallu qu'il s'en rendît compte.
La proposition principale
Une proposition qui contient un terme dont dépend une autre proposition est appelée proposition principale.  
"Le carré de l'hypoténuse est égal" est une proposition principale car elle contient le verbe "être" dont dépend la proposition "à la somme des carrés des deux autres côtés".
Encore que le verbe être ne soit qu'un auxiliaire, donc un subordonné, auquel cas il faut considérer que la proposition est malhonnête.

C'est à pleurer.

Allez, quartier libre.






Ivresse de la métamorphose

Collage réalisé par le petit Gabin GRANDY (6 ans)

18 juillet 2010

Le grand p'tit Louis

Louis, outre des absences répétées, avait déjà un dada : s'endormir en écrivant. 


Surréaliste, pour le fils d'un préfet de police.

Calcul mental

17 juillet 2010

Bien mal acquis ne profite jamais

Et la curiosité est un vilain défaut.

Développer.

Patator Jovial n'a pas les deux pieds dans le même sabot

En s'aidant des documents ci-dessous :



retracer le parcours à l'envers de Patator Jovial, en respectant dans l'ordre inverse des aiguilles d'une montre et de l'alphabet cyrillique, les animaux rencontrés.

Indices :

















14 juillet 2010

Le mauvais sujet

Le mauvais sujet n'est pas pro-verbe.
Le mauvais sujet ne s'embarrasse pas d'entrée en matière, sait clore le débat sans transition ni formulation inutile. 
Il n'est pour aucun accord, étant de toute évidence, par sa nature et sa fonction, opposé à toute forme de règle et de subordination.
Le mauvais sujet peut avoir des auxiliaires, à qui il enseigne l'art de ne pas se laisser traiter de tous les noms.
Le mauvais sujet, cependant, peut faire d'excellentes dissertations, se prêtant aux digressions, aux compositions, à l'analytique, la sémantique ou la thématique, fier et imbu qu'il est d'être proposé à la réflexion et à l'étude.